Netflix, revue complète made-in-USA

netflix_sqNetflix, tout le monde en parle surtout en ce moment avec 1) les opérations menées du Luxembourg et la polémique de son arrivée prochaine sur les écrans de l’hexagone 2) l’augmentation probable de 1 à 2 dollars américains.

Il n’y a pas vraiment d’équivalent de service en France donc je vous fait partager le bilan de 2 mois d’utilisation.

Contexte d’utilisation

Netflix, partie audioOn va parler de l’utilisation de Netflix en mode télévision, la vraie. Netflix est disponible sur ordinateur, tablette et smartphone mais ce n’est pas l’objet du test ici. Notre revue couvre le service branché à une télévision. Comme source, nous avons utilisé une platine Blu-ray (Oppo 103 pour être exact). Le lecteur est relié par câble ethernet au boîtier DSL. Dans notre cas, il s’agit d’un abonnement U-Verse (AT&T donc) à 45 Mbps (double paire de cuivre).

La platine est capable de lire des flux 1080p de Netflix, et transmettre les flux audio en multi-canaux 5.1, format Digital Digital Plus. Format vérifié puisque l’amplificateur home-cinéma affiche bien ce format. Pour ceux qui ne sont pas familier de ce format audio plus complets que la stéréo : les voix ne sont plus mixées (fondues) sur la droite et la gauche mais sont diffusés sur une enceinte bien à part généralement adaptée aux fréquences vocales. Cela apporte une clarté générale à la scène. En plus de cela un canal de grave (le .1) et deux canaux arrières pour les effets. Au quotidien avec Netflix, le gain est clairement au niveau des voix.

Ergonomie : plus simple tu meurs

Ce qui est frappant avec bon nombre de services conçus aux Etats-Unis, c’est leur simplicité d’utilisation. Netflix ne déroge pas à la règle avec un processus d’abonnement ultra simple et surtout, un accès simple, avec un nombre réduit de pression sur les boutons de la télécommande.

L’accès se fait par une icône sur l’écran principale de la platine.
Le chargement initial est parfois un peu long mais n’excède rarement les 20-30 secondes. Les concepteurs ont eu la bonne idée de mettre un message d’erreur si l’application dépasse un délai où l’on se dit « damned it, il a planté ».

Netflix, chargement

Une fois lancé, l’univers Netflix c’est une myriade de propositions ou de choix qu’on a mis de coté pour regarder ultérieurement. On parle beaucoup du moteur de recommandation de Netflix. C’est à l’image des moteurs de recherche « texte » : l’idée c’est d’avoir ce qu’on veut dès le premier écran. Ici en quelques pressions de touches de télécommande on est dans l’action. C’est agréable : regarder un film, une série ou un documentaire ne prend guère plus de temps que de zapper sur la bonne chaîne.

Cette ergonomie sans faille, c’est honnêtement ce qui pêche le plus sur les offres concurrentes (sauf peut être l’Apple TV). Ci-dessous un exemple. On se déplace sur une vignette, un écran arrive une surimpression permettant de reprendre là où l’on s’était arrêté. Deux pressions et vous démarrez votre série, imbattable.

Netflix, navigation

Contenu : un catalogue profond mais pas toujours ultra frais

Netflix attache un grand soin aux contenus. Aux USA, la chronologie des médias n’est pas aussi contraignante qu’en France mais la logique reste la même. Un contenu récent n’aura pas forcément sa place dans le service. Par contre, ce qui est très agréable c’est la mise à disposition de l’intégralité de certaines séries qui se sont arrêtées ou celles encore en cours ou la/les dernières saisons ne sont pas disponibles, questions de fraîcheurs et de droits associés.

Un grand nombre de « grands » titres que j’ai en DVD/Blu-ray sont simplement absents. C’est logique, leurs exploitants préfèrent les vendre sous format physiques ou à la demande mais à l’acte et non en location perpétuelle (le mot streaming n’a pas de sens mais s’il fait désormais foi). Ce dernier modèle n’est pas forcément le meilleur économiquement parlant.

Qualité : le haut du panier OTT

Netflix utilise ce qu’on appelle la qualité adaptative. Votre débit internet peut varier en fonction des conditions de la journée, de votre opérateur, de votre équipement à la maison et de l’activité des personnes qui y habitent.

Le lecteur vidéo s’adapte donc d’une vidéo qualité VHS (288p) à HD (1080p). La lecture a toujours tendance à démarrer sur un débit relativement faible puis monte assez rapidement. On obtient rarement une mauvaise image une fois le générique de début passé. La vidéo change de qualité sans interruption, un oeil avisé détectera des changements de qualité et parfois la tonalité d’image qui fait des sauts colorimétriques. Rien de bien gênant, toujours mieux qu’un blocage avec chargement (bufférisation).

netflix, débit OTT

Qualité de la vidéo affichée à l’aide de la touche INFO

Lorsqu’on est en 1080p, la qualité est bonne. Pas autant qu’un Blu-ray, mais pour la plupart des contenus, c’est très bien.

Le service donne accès aux sous-titres qui apparaissent en majuscules de couleur jaune. Sur la version américaine, tout est pratiquement disponible avec les sous-titres en anglais, parfois espagnol qui est une seconde langue officielle dans certains états. Le rendu des sous-titres est propre mais le texte apparaît très grand sur sur une diagonale de 60 pouces et plus. Une personnalisation de la typo aurait été la bienvenue mais elle aurait nuit à la simplicité n’est-ce pas ? Renseignement pris auprès d’Oppo qui offre ce changement sur d’autres applications de la platine : « c’est Netflix qui embarque la gestion des sous-titres, on ne peut pas intervenir ».

Fiabilité : du jamais vu comparé à des box françaises

On vante souvent le mérite de nos box à la française. Sans être des pionniers du genre (les hôtels font ça depuis longtemps), le marché s’est lancé à la course à l’armement avec les box. A tel point que les box sont devenues des usines à gaz, et même les récents modèles ont des soucis de fiablité. La navigation n’est pas fluide, on se retrouve parfois figé pour les cas « léger » et des redémarrages sont parfois nécessaires.

Netflix offre une expérience bien loin de tout ça. L’assurance qualité du produit est réellement impressionnante : pas un plantage, pas une saccade, pas un ralentissement. Ca répond au doigt et à l’oeil. On comprend donc mieux pourquoi l’entreprise veut garder la maîtrise sur son lecteur vidéo embarqué : c’est une exigence de qualité que les fournisseurs d’accès n’ont parfois pas en interne. Un lecteur vidéo n’est qu’un petit morceau de leur activité après tout, pas leur coeur de métier.

Est-ce que cela vaut $7.99 ou $9.99 ?

netflix_5Regardons d’abord le marché. Netflix n’a finalement assez peu de concurrents : Amazon Prime est celui qui revient le plus, mais avec un catalogue beaucoup plus réduit et une accessibilité moins facile. A noter aussi que les réseaux câblés ou réception TV par satellite ou box opérateurs sont assez chers : la partie TV est facilement facturée 30 à 50 $ minimum. Cet accès est nécessaire pour profiter des services à la demande comme HBO Go.

Le positionnement de Netflix est finalement plutôt agressif même à près de 10 $. Le service s’avère une alternative réelle pour ceux qui ne veulent pas s’engager avec de longs contrats. Le catalogue est impressionnant, le service est fiable et stable. Les nouveautés comme House of Cards constituent un vrai plus dans l’offre. Il manquerait presque une offre à tiroir pour accéder à des contenus premium comme HBO sans avoir à passer par son opérateur. Un défi que va peut être relever Apple dans le futur, à suivre.

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