Mission Lescure, projet de fusion CSA et ARCEP

L’annonce faite hier par Matignon n’est pas réellement une surprise. La mission dirigée par Pierre Lescure n’en n’est pas une non plus. Les positions affichées qui semblent être les bases de ces profonds changements à venir n’annonce rien de bon, ni pour les industriels du secteurs, ni pour les consommateurs. Revue des premières bourdes.

Avant de démarrer, attardons-nous quelques instants sur la définition de télé connectée. Les Numériques semble limitée cet objet aux récentes télévisions équipées de connectivité d’une prise réseau « RJ45 » ou compatible Wi-Fi.

Il est d’usage d’élargir ce cercle aux équipements eux-même connectés à la télévision avec des capacités de connexion à l’Internet : console de jeux, set-top-box (pas seulement celles des fournisseurs d’accès), boîtiers multimedia et PC home-cinema en tout genre.

« avec la télé connectée, le piratage sera inarrêtable »

Par nature le piratage est quelque chose d’inarrêtable. Le phénomène ne doit pas être arrêté mais dévié. Dévié vers une offre légale qui trouve son public. Plus cette offre sera séduisante, plus elle connaîtra du succès.

« Les mômes veulent l’instantanéité, l’universalité et on leur a mis dans la tête que ça devait être gratuit. Il faut faire un débat, que tout le monde discute »

Mômes : bof, il n’y a pas qu’eux les mômes peuvent avoir la bonne quarantaine et plus :-)

Instantanéité : ils ne la veulent pas, ils l’ont depuis des années, et maintenant sur tous les écrans

Gratuité : Personne ne l’a jamais mis dans leur tête. Quand ils veulent un produit qui a une valeur a leur yeux, ils payent pour cela. Certaines firmes s’en sorte d’ailleurs très bien à ce sujet. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’à défaut d’offre adaptée, les « mômes » empruntent des voies différentes.

Débat : oui enfin, quand les constats sont déjà biaisés au départ (les interviews ont donné le ton) et qu’il faudrait adopter une attitude humble devant le vaste chantier, c’est pas gagné. La pseudo ouverture si c’est pour faire perdre du temps aux vraies gens qui ont tout compris, c’est pas la peine, autant ne rien faire et laisser le piratage continuer.

De là on étudie une fusion ARCEP et CSA

Régulation télécom et audiovisuel dans le même sac, c’est un peu comme mélanger ceux qui font le réseau et ceux qui font les applications. Ils sont jamais totalement d’accord et se challengent en permanence pour le plus grand bien des utilisateurs.

Réunir les deux, c’est l’assurance d’une même entité qui pourrait contrôler tout. Le système français est compliqué (financement de l’exception culturelle, chronologie des médias), il faudrait le remettre en cause de manière disruptive pour s’adapter à notre époque. Pas sûr qu’une fusion aide les consommateurs à profiter au mieux de l’offre audiovisuelle.

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Crédit photo : François Hollande @ Flickr – Creative Commons

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